« Chercheurs d’art » de Yann Kerlau

Voici un essai qui se lit comme un roman. Yann Kerlau, historien et romancier nous plonge dans l’univers des marchands d’art des XIXème et XXème siècles. On sent combien il est fasciné par cet univers où l’art, l’argent, les conventions, les moeurs, explorent des territoires inconnus jusqu’alors.
Au fil des chapitres, les plus grands noms de la peinture (de Degas à Picasso en passant par Basquiat, Sisley, Van Gogh…) s’inscrivent aux cimaises des plus prestigieuses galeries et salles de vente.
Duret, Durand-Ruel, Vollard, Kahnweiler, Saatchi, Gagosian, Knoedler sont ces « chercheurs d’art » dont Kerlau nous raconte avec gourmandise les destinées, sans oublier celle de Peggy Guggenheim. Le nom de cette femme fulgurante reste lié à ceux de Duchamp, Ernst et Pollock, mais aussi de Samuel Beckett, Hemingway ou Cocteau. Le livre de Kerlau se lit d’une traite et, à peine refermé, donne la furieuse envie d’aller voir les œuvres, d’entrer dans une salle de vente, d’explorer les expositions, d’entrer dans la fascination qu’éveillent les destins qu’il nous fait découvrir.

Edmond Morrel

Sur le site de l’auteur :
Visionnaires, hommes d’affaires, les marchands d’art ont toujours allié l’art et l’argent. En 2011, le scandale qui a ruiné la plus grande galerie new-yorkaise Knoedler a pourtant révélé que le métier avait dévié en pure spéculation. À l’origine, il réunissait une passion pour le beau et un goût pour la modernité. Que s’est-il passé ?

Ce livre raconte la vie de sept personnages, sept aventuriers qui ont inventé le métier, puis l’ont transformé. Vers 1860, Théodore Duret révèle le Japon aux impressionnistes, et les fait vivre, eux les « refusés ». Peu après, Paul Durand-Ruel leur ouvre le marché américain. À sa suite, Ambroise Vollard développe le génie de la vente, D. H. Kahnweiler perçoit le monde moderne avec Picasso et les cubistes, tandis que Peggy Guggenheim associe instinct et fortune pour réunir Duchamp, Ernst ou Pollock et constituer son propre musée. Peu à peu, le marchand d’art devient aussi publicitaire, quand Charles Saatchi investit dans Warhol, Kiefer et Hirst, épuisant le génie de la provocation, tandis que Larry Gagosian bâtit un empire en starifiant un Basquiat ou un Koons.