« claudine à paris », de la création des romans et de la pièce aux téléfillms d’edouard molibaro », par jeanne augier, publication chez avant-propos
Ouvrir le dernier livre de Jeanne Augier, c’est entrer dans deux univers, distants d’un siècle, qui finissent par s’entrelacer avec tant de ferveur qu’on se demande si c’est la voix de Colette ou celle de sa biographe que nous entendons. Jeanne Augier est un personnage hors du commun. De sa voix grave, elle énumère les étapes d’une vie de journaliste et de critique littéraire. Les plus anciens d’entre nous se souviendront des émissions de feu Georges Désir, « Visa pour le monde » dont Augier écrivait les scénarios. C’est sa passion pour Colette qui nous amène à la rencontrer et à évoquer avec elle cette pièce inédite inspirée du roman homonyme « Claudine à Paris », qu’elle a fait publier avec le soutien de l’Académie Royale de langue et littérature française. Il est vrai que Colette appartenait à la Société, comme après elle Cocteau qui lui succéda.
Jeanne Augier a consacré plusieurs années à constituer cet ouvrage composé de deux pièces inédites (« Claudine à Paris » créée au Théâtre des Bouffes-Parisiens le 22 janvier 1902 et un prologue « Claudine à l’école » ajouté le 16 avril 1902) et une histoire illustrée de ces deux pièces.
« Le texte de cette pièce semblait irrémédiablement perdu, indique Jeanne Augier en introduction, comme l’affirmaient notamment les auteurs du catalogue de la Bibliothèque nationale de France (…) et de nombreux biographes. Mais nous l’avons miraculeusement retrouvé. »
Après cette découverte, Jeanne Augier ne ménagea pas sa peine pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’enfin elle nous donne cette pièce à lire et le destin qu’elle connut au fil des représentations et des adaptations (dont deux téléfilms d’Edouard Molinaro).
Ecoutez Jeanne Augier nous raconter cette aventure littéraire : vous n’aurez de cesse de lire cette pièce, mais aussi l’ouvrage que la biographe avait déjà consacré à son auteur (« Colette et la Belgique », Editions Racine, 2004), et enfin, les romans de la grande dame des lettres françaises qui a trouvé, en Jeanne Augier un écho généreux, subtil et érudit.
Edmond Morrel, le 25 octobre 2016.