« la vie est un voyage » de jacques franck aux Editions Luce Wilquin
Jacques Franck, en choisissant d’intituler ses mémoires, « La vie est un voyage », s’octroie d’emblée la liberté d’évoquer les escales les plus significatives de sa vie, mais aussi de se maintenir dans la position de l’observateur attentif, curieux et instruit. Sans doute a-t-il ainsi le souci de préserver la sphère privée, à moins qu’elle n’ait été confondue dès l’âge adulte, avec le grand journalisme ? Une exception à cette approche : l’’enfance. Son évocation, à l’ouverture et à la clôture du livre, nous en donne les pages les plus touchantes : Jacques Franck y dévoile un attachement fondateur à ces années villageoises vers lesquelles il se tourne sans dissimuler l’émotion qu’elles n’ont cessé de lui prodiguer. De « La Libre Belgique » , le quotidien auquel il a consacré toute sa vie, il nous dit : » le journal m’a tout donné ». Le récit de ces années est, sous la plume de Jacques Franck, un portrait kaléidoscopique de la Belgique, vue à travers le regard engagé, fervent et stimulant d’un journaliste passionné d’histoire et de littérature . Voyageur aux curiosités multiples et insatiables, Jacques Franck observe, absorbe, apprend, se nourrit de chacune des rencontres avec d’autres univers que le sien. « On ne voyage vraiment que seul » écrit-il, se situant ainsi dans la disponibilité à vraiment rencontrer les pays qu’il traverse et visite. Et puis, il y a le ballet, « un nouveau monde », le théâtre, les livres, une infatigable retraite que l’on devrait, à observer cet homme sans âge, désigner par le beau mot espagnol : « jubilacion« .
Le livre est orné de trois lectures : une préface de Jacques De Decker, un regard de Stéphane Lambert et un témoignage de Francis van de Woestyne. Nous avons chez chacun d’entre eux isolé une phrase :
« Ce livre est le chapiteau d’une oeuvre qu’il nous a, plus d’un demi siècle durant, édifiée patiemment et passionnément jour après jour » (Jacques De Decker)
« (…) pour éclairer le jour qui vient, il ne faut pas occulter qu’il inclut ceux qui l’ont précédé, faute de quoi on se condamne à l’errance dans une nuit tenace et aveugle. » (Stéphane Lambert)
« Ces mémoires, passionnants, revigorants, sont ceux d’un homme « Libre » et indépendant, cultivé, racé, doué de multiples talents dont le moindre n’est pas de répandre sur son passage des effluves d’intelligence, de sympathie,de bonheur, de vivacité » (Francis Van de Woestyne).
Ouvrez ce livre, entrez dans ce voyage, une fois sa lecture achevée vous n’aurez qu’une hâte : lire et voyager, dans la géographie et l’histoire de notre monde, avec la curiosité inaltérable de celui qui ne veut vivre un seul jour sans en retirer une joie, un enseignement, une rencontre.
Edmond Morrel, Bruxelles le 18 juin 2016
Ces Mémoires sont une somme inestimable, le récit d’une vie passée à écouter les autres et à transmettre leur parole, à découvrir des textes et des lieux, à nouer des amitiés fidèles.
Enfin les Mémoires de Jacques Franck, la mémoire de la Libre Belgique (il y est entré en 1957), mais avant tout le témoin privilégié de trois quarts de siècle de culture, de diplomatie, de voyages, de rencontres, d’amitiés…
Jacques Franck, né en 1931 dans la bourgeoisie anversoise, fait d’abord sa scolarité en flamand avant de la prolonger en français aux facultés universitaires de Namur, puis à l’université de Louvain (il est diplômé en droit). Entré en 1957 au journal la Libre Belgique, il ne le quittera plus (il y donne toujours des chroniques). De la politique belge à la politique internationale, puis à la culture et aux livres, du secrétariat de rédaction à la direction de la rédaction avant de redevenir simple (mais très écouté !) chroniqueur à l’âge où les autres prennent leur retraite, il n’y a que le sport et la finance qu’il n’y ait pas traité…