Thierry Wolton : « Une histoire mondiale du communisme »

Deux volumes parus : « Les bourreaux » et « Les victimes »

Si le roman est un des instruments les plus sensibles pour nous dire l’ »Histoire », un essai mené comme un roman, qui ne se lâche pas (même si il peut se lire comme un dictionnaire et invite parfois le lecteur à aller d’un chapitre à un encadré, d’un continent à un autre, d’une époque à la suivante) qui emporte le lecteur dans un voyage hypnotique, appartient à cette catégorie des livres essentiels pour comprendre le monde. Le dernier ouvrage de Thierry Wolton, « Une histoire mondiale du communisme » (dont deux volumes sur trois sont parus chez Grasset) appartient à cette catégorie de récits qui nous emportent comme un esquif dans les eaux tourmentées du torrent. Ici, sur les berges, défile dans l’utopie fracassée du communisme né de la révolution d’octobre 1917…

Nous avons rencontré Thierry Wolton à Bruxelles le 11 janvier 2016 : l’écouter évoquer l’aventure qu’a été cette plongée dans l’histoire du siècle dernier vous convaincra, si besoin en était, de vous plonger dans ces deux tomes, sans vous effrayer du nombre de pages toutes affaires cessantes. (plus de 2000 pages qui se lisent d’une traite, sont émaillées de témoignages, d’extraits d’archives et de livres)

Edmond Morrel, le 30 janvier 2016

Sur le site de l’éditeur :

« Voici le premier récit complet de la plus grande aventure politique du XXè siècle : celle qui a porté les plus folles espérances et qui a conduit à la plus terrible catastrophe humaine de tous les temps, par sa durée et son ampleur.
Le communisme n’a pas seulement régné sur une trentaine de pays et régi la vie de plus d’un tiers de l’humanité, il a également occupé la plupart des esprits pendant des décennies, aux quatre coins du monde. Nulle autre idéologie, nul autre système politique n’ont connu dans l’histoire une si foudroyante expansion.
Comment expliquer ce succès, à quoi correspond-t-il, de quelle manière le communisme a-t-il triomphé, pourquoi a-t-il partout échoué, pour quelles raisons tant de vie humaines ont-elles été sacrifiées en son nom ? Seule une histoire mondiale de cette épopée permet de répondre à ces questions, de comprendre à la fois ce siècle communiste et l’héritage qu’il nous a laissé.
D’octobre 1917 à la Révolution culturelle chinoise, de la collectivisation des campagnes à l’industrialisation menée à marche forcée, de la pénurie généralisée à la culture bâillonnée, de l’enfermement des peuples aux camps de concentration, tous les aspects de la réalité communiste, de son vécu sont ici racontés, analysés, mis en perspective.
La tragédie humaine à laquelle est associée l’histoire du communisme est-elle la conséquence de circonstances malheureuses ou d’une politique délibérée ? Ce débat, récurrent depuis l’apparition du premier régime communiste en Russie, ne peut être tranché que si l’on prend en considération la dimension mondiale du système.
Quelles que soient la géographie, l’histoire, la culture des pays où le communisme a triomphé, les mêmes méthodes ont abouti aux mêmes résultats. Ce ne sont pas les circonstances qui ont scellé le sort des peuples concernés, mais l’application d’une politique identique, quelles que soient les particularités nationales. Rien ne ressemble davantage à une victime russe qu’une victime chinoise, cubaine, coréenne ou roumaine…
La guerre civile permanente que les régimes communistes ont menée contre leur population, pour imposer leur dogme, explique l’hécatombe sans précédent qui en a résulté. C’est en toute conscience que des dizaines de millions d’êtres humains ont été enfermés, torturés, déportés, affamés. C’est en toute conscience que des centaines de millions d’autres êtres humains ont été surveillés, exploités, endoctrinés, asservis.
L’histoire mondiale du communisme, vue du côté des victimes, montre à quel point les utopistes parvenus au pouvoir n’ont pas davantage cherché à en finir avec les inégalités qu’ à construire la société idéale promise : c’est à l’humanité de l’homme qu’ils s’en sont pris. »