Spirou en Brusseleire : du pur bonheur

Les correcteurs automatiques des traitements de texte en perdent leur latin. Après « Le groom vert-de-gris » de Yann et Schwartz », un nouvel album « one shot » des aventures de Spirou est proposé en version bruxelloise. Les Editions Dupuis publient la traduction en Brusseleire de « Spirou, le journal d’un ingénu » d’Emile Bravo.

Nous avons rencontré Georges Lebouc qui, en binôme avec Dominique Dognie en a assuré la traduction.

Avec la verve que nous lui connaissons et qu’il semble décupler à chacune de nos visites, Georges Lebouc évoque cette langue gouailleuse et chantante dont il est un des fervents connaisseurs. Il nous lit aussi, avec l’accent, des extraits de cet album, à lire, à voix haute, toutes affaires cessantes !

Edmond Morrel

PS : au fil de cet interview nous avons découvert que Georges Lebouc a aussi été réalisateur de cinéma. Nous avons également pris date pour un entretien lors de la prochaine sortie, aux Editions Avant-Propos, de son « Dictionnaire érotique de l’argot ». Nous l’avions déjà rencontré à propos de son « Dictionnaire érotique de la francophonie » et de son « Dictionnaire des noms propres devenus communs » Décidément, ce Lebouc est bien éclectique !

Sur le site de l’éditeur

Pour Dupuis, Emile Bravo dévoile sa vision personnelle de Spirou et Fantasio et tente de donner des réponses à toutes les questions qu’il se posaient enfant : comment un adolescent qui tient les portes dans un hôtel peut-il se révéler et devenir le jeune aventurier que nous connaissons ? A-t-il été amoureux ? A-t-il une question politique ? D’où vient son amitié indéfectible pour Fantasio ? C’est à ces questions et quelques autres, qu’Emile Bravo tente de répondre dans « Le Journal d’un ingénu, une aventure de Spirou et Fantasio par Emile Bravo ». En situant son album en 1939, il nous livre l’album fondateur de la série « Spirou et Fantasio », celui qui explique, ou du moins remet en perspective, les albums parus à ce jour.

« Spirou a été créé par Rob-Vel en 1938 et n’a été repris par Franquin qu’une dizaine d’années plus tard. Or les albums de « Spirou et Fantasio » édités chez Dupuis ne commencent qu’avec les aventures réalisées par Franquin. Je me suis donc demandé pourquoi cette décennie, quasi inconnue du grand public, a été occultée. En même temps, pendant ces années, Spirou qui était, à l’origine, un simple groom (c’est-à-dire un larbin qui ouvre les portes aux clients d’un hôtel !) est devenu un aventurier intrépide qui court le monde. Évidemment, durant cette période, il s’est tout de même passé un événement majeur qui a traumatisé l’Humanité toute entière : la Seconde Guerre mondiale. Je me suis donc demandé dans quelle mesure ce traumatisme a touché ce gamin bruxellois (aux premières loges, donc, pour assister au début du conflit) et l’a fait évoluer pour devenir le héros que nous connaissons tous. » Émile Bravo